Suivi médical de la femme à partir de 45 ans

Fiche publiée le

15/1/2025

Pierre-François Ceccaldi
Par
Pierre-François Ceccaldi
,
Professeur en Gynécologie Obstétrique

À partir de 45 ans, la santé des femmes nécessite une attention accrue. Les bouleversements hormonaux liés à la périménopause et à la ménopause entraînent des changements qui peuvent impacter la qualité de vie et augmenter certains risques de santé. Cette fiche pratique détaille les éléments essentiels pour un suivi médical optimal.

1. L'importance du suivi médical régulier

1.1 Pourquoi consulter ?

Un suivi gynécologique reste essentiel à tout âge pour répondre à plusieurs besoins :

  • Détection précoce de pathologies graves : À la ménopause, le risque de développer certaines maladies, comme le cancer du sein ou le cancer du col de l’utérus, augmente. Une détection précoce permet une prise en charge rapide et efficace.
  • Gestion des symptômes liés à la ménopause : Bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, troubles de l’humeur ou douleurs pelviennes peuvent perturber la qualité de vie. Une consultation permet d’évaluer ces symptômes et de proposer des solutions adaptées.
  • Prévention des maladies chroniques : La ménopause accroît le risque d’ostéoporose et de maladies cardiovasculaires. Un suivi permet de mettre en place des mesures pour réduire ces risques.

1.2 Fréquence des consultations

  • En routine : Une consultation annuelle est recommandée. Si tous les résultats sont normaux et que les facteurs de risque sont faibles, l’espacement peut aller jusqu’à trois ans.
  • En cas de symptômes spécifiques : La fréquence des visites peut être augmentée en cas de douleurs pelviennes, saignements post-ménopausiques ou inconfort vaginal persistant.

2. Examens clés pour une prévention optimale

2.1 Dépistage des cancers

Frottis cervical

Le frottis cervical est un examen de base pour détecter les lésions précancéreuses et le cancer du col de l’utérus.

  • Périodicité : En France, il est recommandé tous les 5 ans entre 30 et 65 ans si les résultats sont normaux. Ce dépistage peut être complété par un test HPV dès 30 ans.
  • Pourquoi est-ce important ?
    Les cancers du col de l’utérus évoluent lentement, ce qui permet souvent une prise en charge avant qu’ils ne deviennent invasifs. Selon l’Institut national du cancer, 50 % des femmes de plus de 55 ans n’ont pas réalisé de frottis depuis au moins quatre ans, ce qui augmente les risques de diagnostic tardif.

Mammographie

La mammographie est l’examen clé pour le dépistage du cancer du sein.

  • Recommandations : Cet examen est conseillé tous les deux ans entre 50 et 74 ans. Il est pris en charge à 100 % dans le cadre du programme national de dépistage organisé.
  • Impact : Le cancer du sein est le plus fréquent chez les femmes, avec une femme sur 8 concernée au cours de sa vie. Toutefois, détecté tôt, il se guérit dans 9 cas sur 10.

2.2 Autres examens nécessaires

Échographie pelvienne

Cet examen permet d’explorer l’utérus, les ovaires et les trompes pour détecter d’éventuelles anomalies.

  • Indications : Utile en cas de douleurs pelviennes, saignements anormaux ou suspicion de kystes ou de fibromes.
  • Bénéfices : L’échographie aide à diagnostiquer des pathologies comme l’endométriose, les masses pelviennes ou le cancer de l’ovaire à un stade précoce.

Ostéodensitométrie

Cet examen mesure la densité minérale osseuse et évalue le risque d’ostéoporose.

  • Quand le faire ? : Il est recommandé en cas de facteurs de risque comme une fracture antérieure, des antécédents familiaux ou une ménopause précoce.
  • Prévention : L’ostéoporose peut être gérée efficacement avec une alimentation riche en calcium et en vitamine D, combinée à une activité physique adaptée.

3. Qui consulter et pour quelles raisons ?

3.1 Gynécologue

Le gynécologue est le spécialiste de référence pour la santé féminine. Il prend en charge :

  • Les dépistages des cancers gynécologiques (sein, col de l’utérus, ovaires) ;
  • Les troubles hormonaux et les symptômes de la ménopause ;
  • La gestion des problèmes liés à la sexualité (baisse de libido, sécheresse vaginale).

3.2 Sage-femme

Les sages-femmes sont habilitées à assurer un suivi gynécologique de prévention. Elles peuvent :

  • Réaliser les frottis cervicaux ;
  • Suivre les femmes pour les symptômes liés à la ménopause ;
  • Orienter vers un spécialiste en cas de pathologie ou de complications ;

3.3 Médecin généraliste

Le médecin généraliste joue un rôle clé dans le suivi global de la santé :

  • Surveillance des maladies cardiovasculaires et métaboliques ;
  • Orientation vers des spécialistes selon les besoins (gynécologue, rhumatologue, cardiologue) ;
  • Gestion des symptômes associés à la ménopause, en complément du suivi gynécologique.

Le suivi médical autour de la ménopause est une opportunité pour prendre soin de sa santé à long terme. En restant informée et proactive, chaque femme peut traverser cette période avec sérénité et bien-être.

Sources :
  • Haute Autorité de Santé (HAS).
  • Fédération Française de Cardiologie.
  • INSERM.

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