1. Comment se manifestent ces symptômes ?
Le syndrome génito-urinaire de la ménopause (SGUM) regroupe un ensemble de symptômes affectant la sphère uro-génitale. Il inclue une sécheresse vaginale, une irritation ou des démangeaisons au niveau de la vulve, des douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie) et une augmentation des infections urinaires. Ces symptômes peuvent s’accompagner de fuites urinaires ou d’une sensation d’urgence à uriner, même lorsque la vessie est peu remplie.
On estime que 50 à 70% des femmes post-ménopausées sont concernées par des symptômes du SGUM à divers degrés, plus fréquents à partir de 55 ans, mais variant suivant les antécédents.
2. Pourquoi ces symptômes ?
2.1 Quelles en sont les causes ?
- Changements hormonaux : La diminution des œstrogènes réduit l’élasticité et l’hydratation des tissus vaginaux et urinaires. Cela entraîne un amincissement de la muqueuse vaginale et une fragilisation des voies urinaires.
- Modifications du microbiote : Les déséquilibres hormonaux perturbent la flore vaginale, diminuant les bactéries protectrices comme les lactobacilles. Cela favorise les infections.
- Vieillissement des tissus : Avec l’âge, les muscles du plancher pelvien perdent en tonicité, ce qui peut contribuer aux troubles urinaires et à la diminution du soutien des organes génitaux.
2.2 Quels impacts sur la qualité de vie ?
Ces troubles peuvent entraîner une gêne au quotidien, réduire l’estime de soi et affecter les relations intimes et la libido. Les douleurs ou infections récurrentes peuvent limiter certaines activités et augmenter le sentiment de frustration ou d’isolement.
3. Conseils pratiques pour prévenir et soulager les symptômes
Adoptez de bonnes habitudes d’hygiène intime
- Utilisez des produits doux sans savon ni parfum pour ne pas altérer la flore vaginale.
- Privilégiez des vêtements en coton et évitez les sous-vêtements trop serrés.
- Après les toilettes, essuyez-vous de l’avant vers l’arrière pour prévenir les infections urinaires.
Hydratez et nourrissez vos tissus
- Appliquez des hydratants vaginaux ou des lubrifiants pour atténuer la sécheresse.
- Utilisez des traitements locaux à base d’œstrogènes vaginaux (sous avis médical) pour restaurer les muqueuses.
- Buvez 1,5 à 2 litres d’eau par jour pour maintenir l’hydratation des tissus urinaires.
Renforcez votre plancher pelvien en prévention d’éventuelles fuites urinaires
- Certains exercices peuvent être enseignés par les kinesithérapeutes pour mieux contrôler le plancher périnéal.
- D’autres tels que les exercices de Kegel pour tonifier les muscles du périnée et prévenir les fuites urinaires peuvent se faire en auto apprentissage.
- Enfin des dispositifs intravaginaux comme les boules de geisha pour améliorer la tonicité musculaire sont aussi employés L’objectif est une meilleure préhension locale des muscles périnéaux pour un meilleur contrôle de ces derniers aux moments opportuns (se baisser, rire, porter une charge lourde, faire du sport…).
Privilégiez une alimentation adaptée
- Consommez des aliments riches en probiotiques (yaourts, kéfir) pour soutenir la flore vaginale.
- Intégrez des aliments riches en phytoestrogènes (soja, graines de lin) pour atténuer les symptômes liés à la baisse des œstrogènes.
- Limitez les aliments irritants pour la vessie, comme le café, l’alcool ou les épices.
Maintenez une activité physique
- Faites régulièrement du yoga ou du Pilates, qui renforcent le plancher pelvien tout en améliorant la posture.
- Marchez ou nagez pour maintenir une bonne circulation sanguine dans la région pelvienne.
4. Quel suivi médical ?
Un suivi médical est essentiel pour prévenir l’aggravation des symptômes et améliorer votre confort.
4.1 Qui consulter ?
- Un médecin généraliste peut diagnostiquer vos symptômes et proposer un traitement initial.
- Un gynécologue peut explorer les solutions hormonales ou locales adaptées.
- Un urologue peut intervenir en cas de troubles urinaires récurrents ou sévères.
- Un kinésithérapeute spécialisé peut vous accompagner pour renforcer votre plancher pelvien.
4.2 Quand consulter ?
- Consultez si vos symptômes perturbent votre vie quotidienne ou vos relations intimes.
- Demandez un avis médical en cas d’infections urinaires répétées ou de douleurs persistantes. S’il y a des irritations locales, voire des saignements d’origine vulvaire, ne pas hésiter à consulter un dermatologue spécialisé en dermato-gynécologie ou un gynécologue.
4.3 Quels examens ?
- Un examen gynécologique permet d’évaluer l’état des muqueuses et des muscles pelviens.
- Une analyse d’urine détecte les infections urinaires ou déséquilibres microbiens.
- Un bilan urodynamique peut être réalisé pour analyser les troubles urinaires.
4.4 Quels traitements ?
- Les œstrogènes locaux sont efficaces pour améliorer l’élasticité et l’hydratation des tissus vaginaux.
- Des antibiotiques ciblés peuvent traiter les infections urinaires récurrentes.
- Les compléments alimentaires à base de canneberge ou D-mannose peuvent prévenir les infections urinaires.
4.5 Quelles solutions complémentaires ?
- L’acupuncture ou la rééducation périnéale peuvent soulager les symptômes urinaires et renforcer le plancher pelvien.
- Les probiotiques vaginaux aident à restaurer la flore protectrice.
- Le laser CO2 fractionné est une technique de médecine régénérative vaginale non invasive pour améliorer la souplesse des tissus.
Les troubles génito-urinaires à la ménopause sont courants mais souvent réversibles. Avec des gestes simples, une prise en charge adaptée et des solutions naturelles ou médicales, vous pouvez retrouver confort et sérénité. N’oubliez pas qu’une bonne hygiène de vie, combinée à un suivi médical régulier, est essentielle pour prévenir les complications et améliorer votre qualité de vie.