14/1/2025
Pour comprendre comment se développer un cancer de l’ovaire, intéressons-nous d’abord à la fonction même des ovaires au sein de l’appareil reproducteur de la femme.
À quoi servent les ovaires ? Les ovaires sont les gonades féminines, c’est-à-dire que ce sont les organes dans lesquels sont contenues les gamètes femelles, les ovocytes, qui sont les cellules qui participent à la fécondation. Les ovaires sont au nombre de deux, et avec les trompes de Fallope, l’utérus et le vagin, ils composent l’appareil reproducteur féminin. Ils ont une double fonction endocrine et exocrine.
La fonction exocrine des ovaires correspond à l’émission d’un ovocyte à chaque cycle menstruel. Lors de la fécondation, c’est cet ovocyte qui fusionne avec le gamète masculin, le spermatozoïde.
La fonction endocrine, elle, correspond à la production des hormones féminines, les œstrogènes et la progestérone. Ces hormones se déversent et circulent ensuite dans le sang pour être acheminés jusqu’aux cellules cibles, et régulent de nombreuses fonctions dans le corps. Vous l’aurez compris, les ovaires ont un rôle important au sein de l’organisme féminin.
L’Assurance maladie définit le cancer comme étant « une maladie provoquée par une cellule initialement normale mais dont le programme se dérègle et la transforme ».
En d’autres termes, voici comme se développe un cancer : une cellule anormale se multiplie, et prolifère bien plus qu’elle ne le devrait, de manière anarchique. Ces cellules forment ainsi une tumeur maligne, c’est-à-dire cancéreuse. Dans un premier temps, la tumeur est locale, c’est le stade 0.
Puis elle peut prendre du volume, envahir les ganglions lymphatiques, et se répartir dans l’organisme sous forme de métastase, on est alors au stade 4. On parle de cancer de l’ovaire lorsque des cellules cancéreuses apparaissent dans les tissus ovariens.
Selon l’Institut National du Cancer, le cancer de l’ovaire est le 8ème cancer le plus fréquent chez les femmes. On comptait environ 5200 nouveaux cas en 2018 en France. Chaque année, plus de 3000 femmes décèdent dès suite de ce cancer, qui en fait la quatrième cause de décès par cancer.
À savoir, il n’y a pas un seul type de cancer de l’ovaire, mais plusieurs :
Et les kystes dans tout ça ? Ce sont des tumeurs bénignes qui, dans de rares cas, peuvent évoluer en cancers de l’ovaire.
Enfin il existe de rares cas où une tumeur de l’ovaire vient d’un autre organe, comme une implantation secondaire d’un cancer, ou métastase.
Il existe plusieurs facteurs qui augmentent le risque de développer un cancer de l’ovaire :
Le cancer de l’ovaire n’est pas un des plus simples à reconnaître. Souvent asymptomatique, il se développe de façon insidieuse et indolore le plus souvent, occasionnant peu de signes physiques au début. De ce fait, le diagnostic est posé à un stade relativement avancé.
Les symptômes suivant peuvent toutefois mettre la puce à l’oreille :
En cas de suspicion d’un cancer de l’ovaire, des examens existent pour poser un diagnostic. Le médecin peut réaliser un examen clinique, en interrogeant d’abord la patiente pour identifier et mieux connaître les symptômes. Une palpation est aussi requise pour détecter une éventuelle grosseur de localisation pelvienne.
Une échographie abdomino-pelvienne, un IRM ou un scanner sont souvent nécessaires pour évaluer la taille et le degré d’extension de la tumeur, et ainsi définir le stade de la maladie. Le dosage sanguin de marqueurs tumoraux, le CA-125 notamment, prescrit conjointement à l’imagerie est aussi un indicateur du caractère tumoral d’un kyste ovarien. Seule une biopsie chirurgicale permet de confirmer le diagnostic.
Pour dépister un éventuel cancer de l’ovaire dans les meilleurs délais, il est essentiel d’être suivi régulièrement par un professionnel en santé féminine.
Comme énoncé précédemment, les cancers de l’ovaire sont souvent diagnostiqués de manière tardive, ce qui retarde la prise en charge et la mise en place de traitement. Il existe plusieurs types de traitements, adaptés au cas de chaque patiente, et des soins supports indispensables pour les accompagner tout au long de la maladie.
Pour le traiter, plusieurs options sont envisageables :
Vous vous demandez probablement comment une (ou plusieurs) de ces options peut-elle être privilégiée plutôt qu’une autre ? Rassurez-vous, le choix du traitement ne repose pas sur une seule et unique personne. Lors d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) une équipe de médecins de différentes spécialités se réunit autour du cas de la patiente pour décider de la meilleure prise en charge possible tout en conservant la meilleure qualité de vie possible, et du traitement pour lequel il serait préférable d’opter - ou programme personnalisé de soins (PPS).
Ils prennent en compte bien évidemment le stade de la tumeur, mais également des spécificités de la situation de la patiente telles que son âge ou de son état de santé. Ainsi, l’équipe médicale évalue pour chaque traitement les bénéfices, mais aussi les risques, afin d’apporter à chaque situation les meilleures options de traitements.
En parallèle du traitement, la patiente bénéficie d’un soutien complémentaire et pluridisciplinaire, c’est ce qu’on appelle les soins de support. Avec des soins supplémentaires et complémentaires au traitement choisi, les professionnels vont pouvoir accompagner la patiente afin de limiter autant que possible leurs répercussions sur sa qualité de vie. Il peut s’agir d’un suivi gynécologique, diététique, psychologique, etc. Par exemple, Elodie Weiss raconte comment elle accompagne des patients atteints d'un cancer à l’aide de la sophrologie.
Fin du traitement ? Une fois la prise en charge thérapeutique terminée, il s’agira d’un simple suivi régulier, dont l’objectif principal est de s’assurer que la tumeur ne revienne pas.
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